Si tu as deux oreilles, un moteur de recherche internet ou deux pieds (ou béquilles ou roues ou tout ce qui te sert à fouler la terre sacrée d’un festival), alors tu connais Landmvrks! Distillant un son difficilement étiquetable, les petits français terribles de la scène « metalcore » viennent de remettre le couvert avec un quatrième boulet de canon intitulé « The Darkest Place I’ve Ever Been ». Si tu ne l’as pas encore écouté (quelle erreur) nous oui, et on te dit ce que l’on en a pensé !
C’est le titre éponyme, The Darkest place I’ve Ever Been , qui vient ouvrir le bal de façon crescendo, avec ses refrains à la Gojira, ses riffs violents et précis, chœurs énergiques et break lourds. Les présentations sont faites dès le premier morceau, véritable pot pourri des nombreuses compétences et des innombrables influences du groupe. S’en suivent les nombreux singles que le groupe avait d’ors et déjà dévoilé, si bien qu’une impression de déjà vu pourrait s’installer si les morceaux n’étaient pas aussi marquants. Creature (le deuxième titre de l’album) ne faisant pas exception à la règle avec son intro rap et son refrain planant et entêtant , mettant les possibilités vocales du chanteur en exergue. Pas de temps à perdre, A Line In The Dust est certainement le titre le plus classique de cet album mais il ne s’agit pas là d’une critique au contraire. Si les sudistes semblent en balade de santé sur ce son, la présence de Mat Welsh (While She Sleeps) apporte un petit plus et des riffs catchy. La pression redescend avec Blood Red qui nous plonge dans la mélancolie de ses phases rapées ( dont on pourra noter la qualité incroyable des textes, c’est là aussi sans doute l’une des forces du groupe, tout aussi pointilleux sur ses instrumentaux que sur sa plume reconnaissable entre mille ) et de ses refrains languissants contrastant avec ses breaks puissants. Le morceau s’inscrit dans la même veine que Creature et ne déçoit pas. Ne vous reposez pas trop vite sur vos acquis, le voilà qui ouvre la voie à un autre single, Sulfur, lui aussi désormais emblématique de cet album. Avec sa violence et ses rythmes saccadés, cette piste promet quelques suées dans les pits cet été. Qu’en dire de plus que ce qui a déjà été cité plus haut ? Landmvrks soigne chaque titre avec une précision chirurgicale, oscillant entre prise de risques réussies et rappels identitaires déjà bien encrés dans leur répertoire. Quel que soit le titre que vous avez dans les oreilles, si c’est du Landmvrks, vous le saurez !
Mais revenons en à cet album, la transition Sombre 16 , purement rap fait plonger The Darkest Place I’ve Ever Been dans ce que l’on pourrait appeler sa deuxième partie, celle des titres que l’on avait pas encore découverts. Comme beaucoup l’ont déjà fait remarquer, c’est sur un ton proche de Linkin Park que s’engage le titre suivant The Great Unknown. Inspiration brillante ou hommage sans grand intérêt, nous vous laissons vous faire votre propre avis. On retiendra seulement qu’à part cette comparaison, peu de choses sont mises en avant de ce morceau qui n’atteindra pas le top 3 de l’album. Pas le temps d’être déçu puisque La Valse Du Temps prend le relais, moment suspendu au dessus du temps, les notes de piano valsent au son de paroles toujours aussi justes, introduction sortie tout droit d’une autre ère avant d’être percutée de plein fouet par des riffs violents, une batterie lourde et un refrain emporté. Le titre, véritable bijou, surprend autant qu’il plaît et terminera sans aucun doute de convaincre les plus sceptiques quant au génie du groupe. Le titre suivant, Deep Inferno, amorce déjà la fin de ce nouvel opus, bien qu’il promet encore quelques belles minutes de hochage de cervicales frénétique. L’électricité reste palpable et là encore le groupe nous sert un morceau dont lui seul à le secret, avec une vélocité féroce et toujours produit aux petits oignons. La sauce prend et on navigue jusqu’à la piste suivante avant même d’avoir repris son souffle convenablement. Epongez vos fronts, voici donc l’avant dernier, Requiem. Déjà sur les rotules après tant de claques auditives, vous risquez de prendre encore un revers de moulinet en pleine dentition avec ce morceau aux influences quasi black métal sorties de nul part, comme si les phocéens avaient encore besoin de prouver que, ça aussi, ils savent le faire ! Si le quintet avait teasé avec beaucoup d’engouement ce dernier, on était loin de l’imaginer si surprenant et d’y découvrir encore une nouvelle corde à leur arc. Nous voilà maintenant épuisés, à bout de force au milieu de cette fosse bondée et haletante, un léger vent se lève, les premières notes de piano de Funeral s’élèvent, soulevant avec elle la poussière d’une terre battue par les titres d’avant. Alors que le silence fait place dans l’auditoire, la voix éreintée, cassée et émouvante du frontman s’élève , retenant le souffle d’une foule pourtant déjà à court d’oxygène, clôturant l’album comme en apesanteur, en dehors du temps.
Lorsque l’on écoute du Landmvrks, on écoute à la fois un million de choses et rien d’autre que du Landmvrks, ce quatrième disque ne fait pas exception à la règle . Et bien que l’on ai hâte de découvrir ce que le reste de l’année musicale nous réserve, avec The Darkest Place I’ve ever been, on sait d’avance qu’il sera difficile de faire mieux.